Cameroun : 08 personnes enlevées en une semaine dans le Nord et l’Adamaoua

Cameroun : 08 personnes enlevées en une semaine dans le Nord et l’Adamaoua

Adamaoua, le 28 novembre 2024 (SecuCam360)— Le phénomène de prise d’otages avec demande de fortes rançons a refait surface dans le département du Mayo-Rey région au Nord ainsi que dans le département de la Vina dans l’Adamaoua.

La saison sèche est la période de prédilection pour les ravisseurs de mener leur « activité ». Les rivières ont déjà tari et les feuillages ont diminué facilitant ainsi le déplacement des ravisseurs et de leurs otages de jour comme de nuit.

Ainsi, en l’espace d’une semaine seulement, 08 personnes ont déjà été prises en otage dans les régions du Nord et de l’Adamaoua. En début de semaine plus précisément le 25 novembre 2024, c’est le chef du village Lewouka dans la localité de Dompta a été conduit vers une destination inconnue par des hommes armés. Quelques jours après, sur l’axe Ngaoundéré – Garoua, 04 personnes à bord d’un véhicule ont été kidnappées par une bande de personnes armées toujours dans le Nord.

Aussi, mardi 26 novembre 2024 aux environs de 21h, non loin de la localité de Tello, Alhadji Sahabo âgé de 75 ans et ses deux enfants les nommés Cheou et Hattabi tous des chefs de famille ont été enlevés par des ravisseurs. Toutes ces personnes restent jusqu’ici en captivité, et les forces de défense sont à pied d’œuvre afin de libérer tous ses otages.

Les complices

« Lorsqu’ils l’ont enlevé, ses ravisseurs lui ont décrit tous ses mouvements qu’il a effectué pendant toute la journée. Vous comprenez que ses faits et gestes étaient surveillés par quelqu’un qui le connait très bien, car un étranger ne peut pas arriver dans un village et décrire tous tes mouvements », fait savoir une source proche de la famille des otages de la localité de Tello. C’est dire que le ver est dans le fruit. Peu importe les discours que l’on peut tenir, si les populations ne sont pas conscientes que le paiement des rançons paralyse l’économie locale, le phénomène de prise d’otages avec demande de fortes rançons restera une véritable industrie économique pour les ravisseurs. Les complices vivent dans les villages et renseignent au moindre détail les ravisseurs qui viennent généralement des pays voisins. Pour preuve, entre 2015 et 2018, selon le rapport de l’association pour le développement socioculturel des mbororos (Mboscuda) évaluait à plus de deux milliards de Fcfa le montant des rançons payées aux ravisseurs en cette période.

Il y a quelques jours encore, le Préfet du département de la Vina Valeri Norbert Kuela sensibilisait encore les populations des arrondissements de Mbé et de Ngan-Ha sur ce phénomène. « Cette rencontre autour de la sécurité vise tout simplement à sensibiliser et à mobiliser les acteurs locaux pour combattre efficacement l’insécurité grandissante. Nous étions d’abord à Mbé et, aujourd’hui nous sommes à Ngan-Ha. Je vous exhorte les populations à plus de collaboration afin que nous puissions tous ensemble tordre le cou à ce phénomène de prise d’otages avec demande de rançon qui appauvris d’avantage nos village », avait lancé Valeri Norbert Kuela. Malheureusement, ce message de l’autorité administrative n’a pas été écouté, car moins d’une semaine après, trois personnes sont prises en otage dans son département.          

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