Maroua, le 26 novembre 2024 (SecuCam360) — Dans l’une de ses récentes sorties, le préfet du département du Diamaré dénonçait déjà l’implication des policiers, gendarmes et militaires dans le trafic et la consommation de la drogue.

L’arrestation du sergent-chef Ebengue Ongolo le 25 novembre 2024 en possession d’une bonne quantité de chanvre indien vient relancer le débat sur l’implication de certains éléments des forces de maintien de l’ordre dans le trafic de drogue et le grand banditisme. Certains observateurs de la société civile pensent d’ailleurs que, « Ceux-là qui veulent ternir l’image des forces de maintien de l’ordre aujourd’hui, l’ont été depuis leur première vie lorsqu’ils étaient des civils. Ils sont juste venus se réfugier dans l’armée. Malheureusement, les vieilles habitudes ont la peau dure ».
Face à cette situation devenue récurrente, Jean-Marc Ekoa Mbarga, préfet du département du Diamaré à Maroua dans la région de l’Extrême-Nord était très remonté lors d’une rencontre tenue le 21 novembre 2024 dans l’arrondissement de Meri. « Ce qui me fait mal le plus, qui me fait froid au dos, c’est que les forces de l’ordre sont impliquées dans la distribution. Hier encore, il y a eu une opération menée par la gendarmerie. Dans la maison où on était en train de distribuer la drogue, il y avait des policiers et des gendarmes là-bas. Et, dès qu’ils ont eu l’information ils ont fui avec le dealeur. C’est le lieu pour moi de dire ici au commandant de compagnie et au commissaire central que c’est des choses intolérables », avait martelé le Préfet Jean-Marc Ekoa Mbarga.
L’autorité administrative c’était offusqué du fait que des éléments des forces de sécurité et de défense rament à contrecourant. « Nous ne pouvons pas lutter contre ce genre de fait de société et, les gens que nous devons utiliser pour faire ce travail sont des indiques, c’est eux qui donnent même l’information à leurs amis au quartier que, voilà le sous-préfet, voilà le préfet en train de venir fuyez, fermez la maison. On ne peut pas tolérer ça. C’est pour ça qu’en Chine dès qu’on vous prend dans ce genre de situation, on vous passe au poteau ; il n’y a rien à faire », a rappelé le Préfet du Diamaré.
Cette rencontre qui était élargie aux chefs traditionnels a été l’occasion pour le Préfet du Diamaré d’attirer également l’attention des garants de la tradition dans son unité de commandement. « Vous ne pouvez pas jouer dans deux camps ; soit vous êtes du côté de gouvernement, soit vous êtes du côté des malfrats. C’est impardonnable. Ceci est valable pour les chefs traditionnels. Ils ne doivent pas couvrir les dealeurs de drogue qui détruisent la jeunesse qui est le fer de lance, c’est-à-dire ceux qui viendront après nous » a tambouriné Jean-Marc Ekoa Mbarga.