Cameroun : Lire l’interview du commissaire divisionnaire Jean Apotre Le-Nye, délégué régional de la sureté du Nord sur l’arrestation de l’assassin de l’étudiante Waliza Oumarou.

Cameroun : Lire l’interview du commissaire divisionnaire Jean Apotre Le-Nye, délégué régional de la sureté du Nord sur l’arrestation de l’assassin de l’étudiante Waliza Oumarou.

Comment avez-vous procédé à l’arrestation du présumé assassin de l’étudiante Waliza Oumarou deux semaines après que le crime soit commis ?

Nous avons juste mis en pratique les techniques apprises à l’école dans le cadre de la recherche du renseignement criminel. Ces techniques nous ont amené le lendemain de l’assassinat de cette jeune étudiante à mettre la main sur l’un des auteurs. Le co-auteur qui est le deuxième membre du groupe reste activement recherché.

Dans l’exploitation de ce premier assassin interpelé à notre niveau, nous avons pu découvrir qu’il était en communication avec le second assassin, et certaines personnes cachées. Pour résumer en quelques mots ce qui s’est passé, il s’agit d’une équipe de patrouilleurs qui a aperçu ces jeunes étudiantes en train de marcher. Ils se sont arrêtés un temps au niveau de la délégation d’arrondissement de l’élevage. Ils ont fait leur planification, après celle-ci, ils ont démarré leur moto et à suivre leurs victimes. Ils les ont traversés un tout petit peu, ensuite les deux assassins ont fait demi-tour et sont revenus vers leurs victimes. L’un d’entre eux est descendu avec le poignard en main intimant l’ordre aux victimes de leur remettre le téléphone. La jeune étudiante qui a résisté à ne pas vouloir remettre le second téléphone parce qu’elle en avait deux sera poignardée et décédera sur place.

Est-ce que ces derniers sont à leur premier forfait ?

Il faut reconnaitre que ces assassins avant de commettre leur forfait étaient passés chez leur livreur de chanvre indien. Ils ont fumé, après avoir fumé ils ont commis leur forfait, et après avoir commis leur forfait ils sont repartis chez-lui fumer encore, et, c’est là où ils vont abandonner l’un des téléphones de la victime. Après cette seconde phase, ils sont allés commettre d’autres forfaits en agressant d’autres victimes. Ainsi, de fil à aiguille nous avons pu mettre la main sur un certain nombre de personnes qu’on appelle les receleurs du co-auteur qui est encore en fuite ; ceux-là le cachait. Pendant qu’on mène l’enquête on leur dit que vous avez communiqué avec un tel, ils niaient et, pendant ce temps ils étaient en train de lui dire voilà ce que la police est en train de faire. Et, plus tard nous allons découvrir qu’effectivement qu’ils communiquaient, ils échangeaient. Donc il y a deux personnes comme ça et, une est même allée jusqu’au co-auteur de l’assassin pour communiquer et cela a brouillé totalement les pistes. L’autre receleur c’est lui qui recevait les téléphones et on a trouvé justement les téléphones des victimes chez-lui. Cela fait que, ce premier groupe d’assassins composé de 05 personnes seront déférés.

A vous entendre, il ne s’agit pas seulement d’un groupe que vous avez interpelé ?

A côté de ce groupe qui a assassiné la jeune étudiante, on a un deuxième groupe. Ce deuxième groupe est constitué du petit frère de l’assassin principal de la jeune étudiante qui est en fuite, et, ce petit frère c’est encore un autre grand bandit qui agresse en compagnie de son frère qui est en fuite. Nous avons aussi pu mettre la main sur son complice et ils reconnaissent formellement que dans la ville de Garoua, ils ont assassiné 02 personnes dans des quartiers différents. Il y a certaines informations que je ne peux pas encore vous donner parce qu’une enquête est encours en ce moment et va révéler d’autres assassinats qui ont eu lieu dans la ville de Garoua toujours avec l’auteur principal de l’assassinat de la jeune étudiante qui est en fuite, son frère qui est avec nous et le troisième membre du groupe.

Enfin, il y a le dernier groupe. Celui-là est composé des agresseurs et voleurs de motos. Le petit non du chef de gang c’est « 007 ». Je dois reconnaitre que groupe c’est celui qui avait agressé un militaire qui est mort deux jours après dans cette ville de Garoua. Le groupe que nous avons n’est pas celui qui a assassiné le militaire, mais c’est lui qui a agressé le militaire et a volé la moto du militaire. C’est donc cette moto que le militaire cherchait deux jours après avant d’être assassiné par un autre groupe. Il faut reconnaitre qu’en dehors de ces agresseurs et voleurs de la moto du militaire assassiné, nous avons interpelé l’auteur principal de cet assassinat du militaire et mis à la disposition de la gendarmerie.

Quel est le message que vous voulez passer à la population ?

Nous demandons à la population de faire confiance à la sureté nationale, de nous donner le renseignement, de nous renseigner à temps, de continuer à collaborer. La réalité est que, ces malfrats ne peuvent pas prendre le dessus sur nous et sur cette population. Aux collaborateurs, que ce soit ceux de la division police judiciaire du Nord ou ceux de l’Equipe Spéciale d’Intervention Rapide (Esir) qui font un travail formidable, je les encourage à continuer dans ce sens afin qu’on réduise la criminalité dans un seuil acceptable ; dans tous les cas, qu’on insécurise ces malfrats. Je peux vous rassurer qu’en ce moment avec l’aide des autorités administratives, nous avons mis la pression en interpelant lors des opérations de police, des membres des groupes qu’on appelle des patrouilleurs qui sont ces conducteurs de motos taxis qui opèrent avec des lames ; ils agressent, ils coupent les sacs. A l’heure actuelle, nous avons plus d’une vingtaine de personnes de ce genre en garde à vue administrative et leur exploitation continue.      

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