« Les ravisseurs ont porté un coup à l’économie locale »

« Les ravisseurs ont porté un coup à l’économie locale »

Qu’est-ce que votre ouvrage apporte de nouveau sur le phénomène de prise d’otages dans la région de l’Adamaoua ?

L’ouvrage est allé à la genèse de ce phénomène. Nous traitons de l’émergence d’une nouvelle forme de grand banditisme dans la région de l’Adamaoua en ce qui concerne les prises d’otages avec demande de rançons. Nous avons creusé pour mettre à la disposition du publics de nos lecteurs les causes et autres éléments catalyseurs avec le rôle des crises frontalières. Nous retraçons un peu le profil des bourreaux et leur mode opératoire. Nous avons donné la parole à trois ex otages qui relatent leurs péripéties à partir de leur enlèvement jusqu’à leur libération. Nous avons démontré combien l’État face à ses responsabilités régaliennes dans la lutte contre le grand banditisme a mis en place des unités spécialisées dès l’apparition des premiers signaux. Nous parlons aussi des rôles joués par les forces supplétives, le concours de la défense civile avec l’apport des comités de vigilance. Vous avez également le travail abattu par les forces de défense et de sécurité notamment le Bataillon d’intervention rapide (BIR), la Base aérienne 302, la Brigade d’infanterie motorisée (BRIM), ainsi que de la gendarmerie.

De 2015 à 2018 des ravisseurs ont pillé des familles d’éleveurs faites-vous observer…

De nombreuses familles ont perdu les leurs dans cette histoire et ce, de tous les côtés car, même les forces de défense ont perdu quelques éléments lors des échanges de coups de feu avec les ravisseurs. Outre ces pertes en vies humaines, le phénomène des prises d’otages dans la région de l’Adamaoua a fait d’énormes dégâts économiques. C’est plus de deux milliards de F de rançons payées en espèces. Ceci sans tenir compte du bétail volé par-ci par-là. Donc vu sous un angle, cela peut paraître comme une fatalité. Mais sous un autre angle, on peut dire non, car grâce à la conjugaison des forces de défense et de la population, que le calme est revenu même comme le phénomène n’est pas complètement éradiqué. Les ravisseurs réfléchissent aujourd’hui mille fois avant de s’engager dans un éventuel enlèvement dans la région de l’Adamaoua.  

C’est pour cela que vous faites de la pédagogie pour éviter que le mal perdure ?

Je suis camerounais. J’ai grandi dans l’Adamaoua. Je me considère comme originaire de là. Pour ce faire, je milite pour la sérénité dans l’Adamaoua et partout au Cameroun. C’est ma contribution pour la mémoire en écrivant ce livre. L’ouvrage est destiné à tout le monde. Les universitaires et singulièrement les chercheurs trouveront dans cet ouvrage quelques éléments de réponse sur leurs sujets de recherche sur la question. Les militaires, les autorités administratives trouveront également un intérêt en lisant cet ouvrage paru juste en mai dernier par le billet des édition Dirimber & Larimber à Yaoundé.      

Propos recueillis par Alain MAZDA pour Cameroon Tribune

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